Retards et Attentes dans les Transports Parisiens
Comment perdre une heure entière de sa journée et la terminer sur les nerfs? Il existe un monde parallèle au votre. Il est tout prêt de chez vous. Juste sous vos pieds. Ou comment un simple métro peut vous transformer en dangereux psychotique.
Merci donc à la RATP pour cette fantastique ballade qui m'a permis de louper mon entrainement dont j'ai un besoin vital. Mais ils ont tout prévu à la RATP: ils m'ont remboursé en nature. Je sortais pourtant d'une bonne douche, mais courir jusqu'à la station la plus proche m'avait déjà bien mis en condition pour la suite... et ça permet de s'intégrer au décor (si vous connaissez pas le décor: des gens qui font la gueule). Après 15 min de visite guidée des égouts de la ville, ambiance tropiques et atmosphère saturée, on se console avec un petit jeu de piste qui consiste à devoir courir 5 minutes dans un labyrinthe pour trouver sa correspondance (ben oui on est déjà bien à la bourre à ce stade): attention à ne pas se heurter dans les gens, ça enlève 10 points. Si vous avez de la chance, peut être apercevrez-vous un rat recherchant gaiement de la nourriture (pour votre santé, mangez au moins 5 fruits et légumes par jour) sous un rail chaud. Si vous avez moins de chance, alors vous confondez une entrée avec une sortie et Game Over.
C'est beau la technologie, ça permet de faire un rapide calcul du retard que vous allez avoir: le prochain train est dans 6min. Inutile mais fascinant.
Dix minutes plus tard (oui c'est pas non plus encore au point), quelle joie de voir tous ces visages harmonieusement collés contre les vitres tel un tableau de Picasso période bleue. L'invitation au voyage. Serrés les uns contres les autres comme des sardines, on se prend à tenter de deviner quand un tel a pris sa dernière douche. Pas depuis un mois au moins en ce qui concerne mon voisin le plus proche.
Et là, c'est le drame. Le métro s'arrête, entre deux stations. Après tout c'est fréquent, il va repartir. Sauf que pourquoi le chauffeur, il s'en va? Il commence à faire vraiment chaud, mon dernier espoir d'être à l'heure s'envole en fumée, et je crois que je vais gerber.
Dix minutes encore, on repart, j'ai plus qu'à faire demi-tour et refaire tout ça en sens inverse - j'hésite à rester dormir là... On va pas se plaindre, ça pourait être pire, j'y suis pas allé en voiture.
